En écoutant le 4ème épisode du merveilleux podcast “L’instant Papillon” sur le thème “Se reconnecter à son corps” (à écouter aussi sur Spotify), j’ai eu envie de vous partager mes outils préférés à mettre en place au quotidien, accessibles à tous.tes. Je vous partage tout d’abord un constat: notre déconnexion du corps est telle que cela apparaît comme un phénomène de civilisation, que l’on pourrait rapprocher de notre déconnexion à la nature. Puis je vous partagerai trois approches intéressantes pour renouer contact avec votre corps de façon simple et efficace, dans le but de reconnecter avec vos besoins et d’aligner vos actions avec vos ressentis intérieurs, bref d’être cohérent avec vous-même.
La déconnexion de notre corps, un phénomène de civilisation
La société dans laquelle nous vivons nous propose un modèle de course effrénée à la performance, la productivité, la rentabilité et l’immédiateté. Le suivre revient souvent à nous épuiser mentalement et physiquement.
Le burnout, une vraie épidémie!
Le burnout est une maladie de civilisation qui touche de plus en plus de gens: une vraie épidémie! “Depuis 2017 en Belgique, les maladies liées au travail coûtent plus cher que le chômage!”* C’est ce qui se passe quand le corps dit Stop!.
Comme le dit le Dr Denis, généraliste, dans “L’instant Papillon – Se reconnecter à son corps”, “ce qui se passe à l’échelle de l’être humain, c’est la même chose qu’à l’échelle de la planète: on est en surconsommation, on dépense plus d’énergie que ce qu’on produit. La personne n’a pas choisit de fonctionner ainsi, elle est prise dans un ensemble bien plus vaste qu’est la société, dont le fonctionnement est comme ça. Le dénominateur commun entre toutes ces personnes est justement qu’il n’y a pas de relation à leur corps. (…) Dans cette non-relation à soi, c’est clair qu’il y a une forme de maltraitance dont ils sont absolument inconscients et les premières victimes.
On est dans un modèle de société de performance, de productivité, d’immédiateté, de tout tout de suite, de rentabilité, ce qui laisse très peu de place à notre humanité. Il y a 50 ans, le burnout ne touchait que deux types de public: les soignants et les enseignants; aujourd’hui, ça touche tout le monde. Et dans le fond, c’est une excellente nouvelle qu’il y ait de plus en plus de burnouts: ce sont autant de disjoncteurs qui viennent dire qu’il y a un problème dans notre modèle de société.”
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L’activité physique, un moyen de prévention contre la sédentarité
A côté du burnout, la sédentarité moderne est un véritable fléau, surtout quand elle nous est imposée par les contraintes professionnelles. Et le télétravail n’a peut-être pas arrangé la situation pour certains.
Comme le dit Marine Le Gouvello, naturopathe, “Les exemples des effets délétères du manque d’activité physique sont nombreux: le manque de mobilité précoce, la constipation, le mal de dos chronique par manque de gainage abdominal.”**
“Si notre métabolisme tourne au ralenti, alors tout aura tendance à se figer, à se crisper. Il n’est jamais souhaitable d’avoir des blocages ou des adhérences tissulaires car c’est de ces encombrements que surviennent les dysfonctionnements et, in fine, la maladie. L’activité physique est donc une technique préventive de choix. L’activité physique permet à la fois:
- d’optimiser les fonctions corporelles: circulation du sang, souffle respiratoire, amélioration de la force musculaire et de l’endurance, souplesse des muscles et des articulations;
- de relancer la circulation et l’accumulation de la force vitale;
- d’apaiser le système nerveux et d’améliorer notre gestion du stress.”**
“Grâce à une pratique physique régulière, (…) des neurotransmetteurs de plaisir et de détente sont sécrétées et on gagne en bien-être.”** Plus on stimule son système nerveux parasympathique et mieux on gère les effets négatifs du stress.
“La notion d’exercice physique est à comprendre au sens de mouvement, de non-sédentarité. Ce n’est pas nécessairement de la culture physique, terme qui désigne plutôt l’entraînement progressif du corps pour acquérir plus de force, de souplesse et d’endurance. Même des activités du quotidien comme aller à pied faire des courses, promener son chien ou taper dans une balle avec ses enfants sont autant d’occasions de bouger sans avoir besoin de s’inscrire à un cours de yoga ou une salle de gym.”**
Marine Le Gouvello, naturopathe
Réapprendre à écouter son corps, toute une éducation!
Pour reprendre les propos du Dr Denis, Médecin Généraliste formé à l’approche PRH:
“Nous n’avons pas du tout été éduqués à écouter nos sensations, nos émotions, à distinguer les sensations des émotions, à mettre des mots sur nos sensations et nos émotions. Tout ça, la majorité des gens ne savent pas le faire. En fait, nous sommes émotionnellement très handicapés! Or, c’est une mine d’or d’informations extrêmement précieuses et qui permettent de nous adapter et nous ajuster au quotidien, au pas à pas de la journée, et dont on a impérativement besoin pour prendre soin de soi!
C’est là qu’il y a un travail d’éducation très intéressant à faire: apprendre à écouter le corps tel qu’il se dit lui, l’entendre comme il se dit aujourd’hui, même si ça ne m’arrange pas, et surtout si ça ne m’arrange pas. Ou j’entre dans cet apprentissage, ou mon corps m’arrête. Et je ne sais pas ni où, ni quand, ni comment: je ne sais pas où ça va claquer. Est-ce que ça va être une thrombose, est-ce que je vais me retrouver handicapé.e, hémiplegique, est-ce que ça sera juste une phlébite ou de l’asthme? Alors, où est-ce que notre corps va marquer? Là où il est le plus fragile! Et qu’est-ce qui définit là où il est le plus fragile? La génétique de nos histoires familiales. Et là, le médecin généraliste, s’il connaît ses patients et s’il les accompagne de génération en génération, il est bien placé pour identifier ces fragilités.”*
Trouver ses propres outils, adaptés à ses besoins
Souvent, la personne épuisée, à bout de souffle, va réagir alors qu’il est déjà trop tard! Elle va attendre que les symptômes physiques se répètent et s’accentuent pour aller voir son médecin. Or, comme nous le dit le Dr Denis: “Est-ce que la médecine peut, à elle seule, traiter ces fragilités? La réponse est clairement non. Il n’y a pas aujourd’hui un seul médicament qui permet de traiter le burnout puisque la problématique n’est pas directement liée à une pathologie. Les pathologies sont une conséquence d’une manière de fonctionner, ce n’est pas la cause. (…)
D’autres approches vont venir compléter selon la sensibilité de chacun: certains seront touchés par le yoga, d’autres vont préférer la pleine conscience, ou encore l’hypnose, ou aller voir un ostéopathe ou faire de la micro-kiné. Il s’agit de multiplier les approches parce qu’au fur et à mesure de l’évolution, on va avoir besoin de différents outils. Ce qui va vous faire du bien à un moment ne va plus vous faire le même effet six mois après parce que nous sommes des êtres évolutifs, en croissance, et que mon niveau d’énergie n’est pas le même de jour en jour, ma sensibilité n’est pas la même.”*
L’expérience d’une activité physique aide à s’ancrer, se structurer, s’exprimer. Ca peut aussi devenir un poison quand on pousse son corps trop loin, qu’on s’abîme ou se sacrifie pour la performance, pour plaire et gagner des contrats: Frédérique parle de “corps-prison” dans “L’instant Papillon”, terme qui fait écho à ce que dit le Dr Denis sur la non-relation à notre corps, phénomène de société.
N’attendons pas d’entendre crier notre corps pour en prendre soin et se préoccuper des causes de notre souffrance !
3 façons de se reconnecter à son corps
Vous trouverez ici 3 approches simples de reconnexion à son corps. Il en existe une multitude: à vous de trouver celles qui vous convient au moment choisi. Avant de les mettre en application, je vous invite à effectuer une pratique courante que nous avons au sein du Réseau de Soutien à la Transition Intérieure (RSTI), dont je fais partie: le centrage. C’est parfait pour démarrer une réunion, mais le pratiquer seul avant d’entrer dans l’action est aussi bénéfique: on se centre sur notre intention, pourquoi on est là maintenant. Vous centrer sur vous-même consiste à observer votre état intérieur. Il permet de calmer l’agitation intérieure, de prendre conscience de votre état émotionnel, corporel et mental.
Alors asseyez-vous confortablement, le dos bien droit et les pieds bien ancrés dans le sol, et fermez les yeux! Concentrez-vous sur votre respiration. Et quand vous vous sentez suffisamment centré.e, vous pouvez démarrer les exercices.
La respiration, notre allié santé et bien-être (anti-stress)
“Les exercices respiratoires contribuent à apaiser le système nerveux en stimulant la branche parasympathique: le nerf vague, activé et relié au diaphragme, nous permet de nous relaxer en activant des mécanismes internes de réparation.”** En contrôlant l’agitation du mental, nous sommes plus détendus et plus concentrés, et donc plus efficaces dans nos tâches du quotidien: finies les pensées éparpillées et stériles, nous cessons de gaspiller notre énergie.
Avec notre environnement sur-stimulant, nous sommes difficilement présents à nous-mêmes et aux autres: en permanence sollicités par nos smartphones, nous perdons une énergie considérable à cause de cette hyperstimulation sensorielle et à toutes ces informations que nous acceptons d’accueillir! “De quoi cherchons-nous donc à nous divertir à tout prix?
En apportant notre attention à notre respiration, nous replaçons notre conscience vers nous-mêmes, nous revenons à l’instant présent.”**
Or, ce sur quoi nous portons notre attention se développe. C’est une règle du Vivant!
En apportant toute notre attention à la respiration, nous nous sentons plus calmes et apaisés, une sensation physique de bien-être s’installe dans le corps, notre mental s’apaise. “Notre respiration s’harmonise avec les battements du coeur. La pression artérielle redescend, l’adrénaline baisse, l’acétylcholine (neurotransmetteur jouant un rôle important dans le système nerveux central, et le système nerveux périphérique) augmente. L’énergie vitale en nous va circuler plus librement.”
Il existe beaucoup de techniques de respiration bénéfiques, dont celles inspirées du yoga (pranayama en sanskrit) et de la sophrologie. La “cohérence cardiaque” est l’exercice de respiration le plus simple et le plus populaire aujourd’hui. Le but est d’équilibrer l’inspire et l’expire, et donc d’harmoniser nos énergies en faisant comprendre à notre coeur – notre 3ème cerveau, avec le système digestif – que nous équilibrons l’énergie dépensée avec l’énergie reçue. On peut respirer par la bouche ou par le nez, en respiration thoracique ou abdominale, debout, assis.e ou couché.e, peu importe.
Je vous invite à le faire en suivant la vidéo suivante: https://www.youtube.com/watch?v=dGJkzyKHKUE
Idéalement, il est à pratiquer 2 à 3 fois par jour, pendant 5 à 10 minutes à chaque fois.
Après, il existe des applications conseillées par Claire Mounier-Vehier, cardiologue à l’Institut Cœur Poumon du CHU de Lille et professeure en Médecine Vasculaire à l’Université de Lille, également co-fondatrice de l’association “Agir pour le Cœur des Femmes” (écouté sur France Inter “Grand bien vous fasse” le 22/03/2021):
- Respirelax: https://play.google.com/store/apps/details?id=com.thermesallevard.respi_relax&hl=fr&gl=US
- Ozen: https://apps.apple.com/fr/app/o-zen/id481680612
La reconnexion à la nature, ressourçante et apaisante
Notre respiration est d’autant plus facilitée qu’elle se fait en extérieur, pour faire le plein d’oxygène.
Or, la population de Belgique souffre en grande partie du syndrome de manque de nature, dite DND (Nature Deficit Disorder – cf mon article du 24 mars 2021). Le phénomène se caractérise par l’apathie ou l’hyperactivité.
Le remède est simple: faire le plein de nature lors de séances de marche en forêt, dans un parc, ou au bord d’une rivière et de lacs. Le chemin de promenade est propice à la contemplation autant qu’à l’analyse sur un mode ressourçant. Résultats: on se sent apaisé.e, calme, en contact avec soi au travers du contact avec la nature, ressentant pleinement la valeur de la vie. Cela permet de s’éloigner des petits tracas actuels et de faire émerger une liberté nouvelle.
Personnellement, je vais me promener chaque semaine en forêt en famille et c’est une ressource incroyable de paix intérieure et de libération mentale! Je vous invite même à aller enlacer un arbre qui vous attire, si possible en lui demandant avant l’autorisation de vous approcher, en respirant profondément, vos pieds bien ancrés dans le sol, et en le remerciant à la fin.
La danse, c’est la vie !
Marcher, c’est bien, danser c’est merveilleux !
Danser, c’est effectuer une “suite de mouvements rythmés du corps (le plus souvent au son d’une musique)” d’après Le Robert. Or, bouger son corps est accessible à tous.tes, que ce soit en rythme ou pas, au son d’une musique ou à celui de sa musicalité intérieure. Nul besoin d’être la star du dance floor ou l’étoile montante du Ballet de Paris pour se divertir et se faire du bien! A celles et ceux qui sentiraient le besoin de boire un verre ou deux pour danser, mettez la peur du jugement de côté et/ou dansez seul.e dans votre salon!
Danser n’est pas seulement divertissant : cela apporte également de nombreux bienfaits autant physiques qu’émotionnels. Danser est l’une des activités physiques les plus recommandées par les professionnel-le-s de la santé et du sport.
En dansant, nous activons le système cardiovasculaire, tous les muscles et le corps en général. Nous nettoyons le corps de toutes les toxines qui se trouvent dans notre système sanguin et qui affectent la santé de notre cœur. Cela permet au sang de mieux irriguer le cœur.
Avec la danse, notre état d’esprit s’améliore: la dopamine nous relaxe et nous donne la sensation de bonheur, tandis que l’adrénaline donne l‘énergie à notre corps afin que nous puissions surprendre tout le monde sur la piste.
Nos relations sociales s’améliorent en laissant nos pas se présenter et parler pour nous. La danse aide à avoir plus confiance et à créer des relations.
La danse aide à corriger la posture. En renforçant les muscles et les os, avoir une bonne posture évite les déformations de la colonne vertébrale (comme la scoliose) et l’usure des articulations de la partie extérieure (comme l’arthrite).
Personnellement, après avoir dansé toute ma vie, je suis aujourd’hui adepte de la danse libre, telle que pratiquée en improvisation de danse contemporaine ou en danse des 5 Rythmes. Je me suis progressivement détachée des pratiques chorégraphiées pour développer ma capacité à m’exprimer de façon authentique et organique. Après quelques difficultés à lâcher prise, j’ai ainsi retrouvé mes élans profonds et renoué avec mes sensations et mes émotions. Reconnecter avec moi-même fût le déclencheur de ma réorientation professionnelle, et la clé de mon épanouissement dans des activités qui me correspondent et dans lesquelles je peux enfin faire rayonner ma vraie lumière ! Je lance d’ailleurs en janvier un atelier de Danse Intuitive pour les femmes en mouvement qui cherchent une bulle de liberté: se laisser danser pour se connecter à son énergie de Vie.
En conclusion, à chacun d’explorer différentes pratiques, d’aller glaner des outils à droite à gauche pour constituer sa palette personnelle de santé et de bien-être. Avec tout cela, je vous souhaite de faire rayonner votre lumière propre, dans l’harmonie entre votre corps, votre coeur, votre esprit et votre âme !
* Extraits du podcast “L’instant Papillon – Se reconnecter à son corps” du 26 août 2021
** Extraits du livre de Marine Le Gouvello: “Naturopathie, le guide complet au quotidien”